Chantal

Archive for June 2012

MDR

In Whatever on June 14, 2012 at 4:47 pm

Y’a une autre québécoise qui habite St-François. Sarah. On est deux finalement à St-François, (450 canadiens sur toute la Guadeloupe). Il y a deux semaines, elle m’a annoncé qu’elle était enceinte. Elle était toute excitée. Y’a de quoi, c’est son premier et elle sait pas encore qu’elle va vouloir arracher la tête de son médecin quand il va lui dire “poussez plus fort Madame Sarah, PLUS FORT!” Bon je plaisante, quoique…. L’autre jour, sur la marina elle me voit et me dit – Chantallllll!!!! – Quoi qu’est-ce qui t’arrive? – Y’a que toi qui peut me comprendre, j’ai envie d’une poutiiiiiiiine! Aaaahhhrrr… Y’a un touriste près de nous qui s’est retouné pour nous regarder d’un air interrogateur. Je sais pas s’il pensait qu’on parlait du président de la Russie, mais bon, on était deux folles qui sautaient et qui disaient Poutine!Poutine!! De retour chez moi, je cours vers mon kit de survie en Guadeloupe et je fouille dans l’espoir de trouver une enveloppe de sauce à poutine. Je fouille, sauce St-Hubert BBQ, paperman rose, kraft peanut butter, sirop d’érable, cream cheese Philadelphia, and more…. mais pas de sauce à poutine. Voici donc un nouvel ingrédient qui sera ajouté à ma prochaine liste.

Par curiosité, j’ai tapé POUTINE sur Google, voici ce que j’ai eu:

On devrait peut-être lui dire non? Ça fait loser un peu je trouve. Ha! J’étais morte de rire.

Parlant de morte de rire (et de loser), j’ai mon neveu de Bordeaux, Joan, (celui qui avait trouvé la bouteille) qui commente de temps en temps mes posts facebook. À plusieurs reprises il écrit “MDR”. À chaque fois je me disais mais pourquoi il me dit toujours “merde”. La semaine dernière, on était tous à table et ma fille parlait de son cousin Joan. J’en profite pour lui dire que je trouve bizarre que Joan m’envoit des “merdes” à tour de bras sur fb. Sicilia me regarde et a l’air de me dire ..mais de quoi tu parles? – Je lui explique. Et là, moment de silence avant qu’ils éclatent tous de rire et qu’ils se roulent par terre. Les trois riaient de moi!! Non mais est-ce que ça fait loser mon affaire? C’est pathétique! Hey, I thought I was a cool Mom!

Maintenant la joke de la maison, quand quelqu’un est crampé, on entend “merde”. Ok, c’est bon.

Mais vous savez, ces temps-ci, c’est confusion par dessus confusion. There must be something in the air or maybe somebody put a spell on me. J’étais en shoot photo mardi pour un site que je suis en train de faire. La musique était super bonne et je demande à Caro (là où on faisait le shoot), c’est quoi cette musique c’est vraiment bon. Elle me dit que c’est un site qui offre de la musique sur abonnement (site dont elle est membre). Le site donne accès à des playlists, aux tops chart, etc. Anyway, elle me dit le nom du site “deezer”. Mais prononcé à la française, ça fait “dix heures”. Plus tard, vous m’imaginez bien en train de chercher son “dix heures”. Je ne trouvais pas, of course. J’avais envie de l’appeler pour lui dire – Cou’don’, c’est-tu dix heures pile? dix heures moins quart? ou p’tête dix heures et demi? Ha! Je racontais ça à des copines mardi soir, on est allé manger sur la marina, on était morte de rire (MDR haha) et elles me demandent – Mais comment tu prononces ça toi alors “deezer”? Et moi, de tout mon quebecker speaking, de mon canadien et de mon américain, je leur dis “D-E-E-Z-E-R”. Du coup, en plein resto, y’avait quatre françaises qui essayaient tant bien que mal de dire “deezer” à l’américaine en se tordant la machoire de tout côté. Mémorable.

ciaobiz

La Banette

In TGIF Thank God Its Friday on June 8, 2012 at 5:04 pm

Le saviez-vous? Que parmi toutes les sortes de pain (la miche, la ficelle, la baguette, etc….), il y a aussi la banette? Je savais pas. La banette est identique à la baguette sauf que le quignon (le bout) est pointu au lieu d’être arrondi comme la baguette. (!)..Uh-huh!

Depuis un an, je vais à la boulangerie, et depuis un an je demande,
– Bonjour, une baguette svp
– 80 centimes
– Merci. Au revoir.

Aussi simple que ça. Sauf que là, je demande une baguette et on me répond – J’en ai plus! Hummm… je regarde derrière la doudou (nom gentil pour une femme ici en Guadeloupe) et je vois une montagne de baguettes (qui sont en fait des banettes, mais je l’ignore). Je lui répond un peu perplexe,

– Et ça? C’est quoi? (en pointant vers les banettes).
La doudou me répond,
– Ça? C’est la bawwnette! (j’entends bawwguette avec l’accent créole bien prononcé)
– Euh.. oui ok, c’est ce que je veux, une baguette svp.
– J’ai pas de bawwguette!
– (…?!)
Ok, on respire… Chantal, soit Zen. Je repointe vers les banettes et je dis un peu plus lentement,
– Oui bon, vous n’avez pas de baguette, mais ÇAAA, c’est quoi ÇAAAAAA?
– Çaaaa? Cest la bawwnette! (à nouveau j’entends bawwguette puisque j’ignore l’existence même de la bawwnette).
Je sais pas quoi dire, je suis encore plus perplexe et je me dis qu’elle se fout de ma gueule. Je finis par lui dire,
– Bon c’est bon, donnez-moi ÇAAA, LÀÀ sans prononcer le nom de la chÔse (et je SUR-pointe mon doigt vers le panier de banettes)
– 80 centimes svp.
– Merci, au revoir. (en partant, y’a la file derrière moi qui me regarde comme si j’étais une extra-terrestre). Pffft!

Je retourne à ma voiture, pas certaine de comprendre ce qui vient de se passer. Je m’asseois dans la voiture et je fixe la boulangerie. Je réfléchis. Et là…. Ting! It hits me right in the face, je lis le nom de la boulangerie…. “LA BANETTE”. No wayyyyy!

La doudou a dû me trouver “space de chez space”! Hey! I’m canadian, give me a break la doudou.

Ciaobiz
C.

Recap on French Guyana

In Guadeloupe 971 on June 7, 2012 at 3:17 pm

Je vous fait un dernier recap sur la Guyane. Suis désolée, j’ai l’impression de casser les oreilles de tout l’monde ici mais bon ce que j’ai vécu était hors de toutes mes attentes. Comment vous expliquer. Je suis partie en tant que mère accompagnatrice pour un projet de correspondance entre deux classes de CM1 (équivalent 5e primaire au QC), entre la Guyane et la Guadeloupe.

Je suis partie, moi la québécoise qui vit en Guadeloupe, avec une équipe que je ne connaissais pas, des gens de culture différente, de moeurs et de valeurs que nous ne partageons pas toujours (mais parfois, si), dans un pays que je ne connaissais pas (correction: ce n’est pas un pays, c’est un département français, mais honnêtement, on sent pas trop la France dans la forêt amazonienne), et j’ai su quatre jours avant le départ que nous étions neuf à partager un appartement comprenant 2 chambres à coucher, une douche, un wc. Hellllp! I didn’t sign for this!!! Je n’entrerai pas dans les détails de notre vie en communauté dans un espace de 800pc, non je ne veux même pas me rendre là et honnêtement, ce n’était même pas ça le plus difficile. Non le plus difficile est de voir qu’il y a toute sorte de gens sur cette planète, à qui d’entrée on fait confiance, mais qu’une fois le dos tournée, ….Bang! You’re hit right where it hurts. And it hurts. Vous comprendrez qu’il y a eu une certaines crises.

Mais j’ai géré. Huit jours de gestion intense. Pour les enfants. Pour moi.

Résultat: un voyage étonnant. J’ai découvert une Guyane absolument magnifique avec des gens accueillants (d’ailleurs bravo à l’équipe de l’école élémentaire Saba de Kourou, vous êtes supers!), des ethnies (les saramacas, bushinengués, les amérindiens,…. tous habitants venant du Suriname et des rives du fleuve) dont j’admire leur fusion avec la nature. Une végétation verte et dense à couper le souffle. Un fleuve maron et vert mais non moins beau. D’ailleurs j’aimerais bien y retourner pour faire Le Maroni (le fleuve) en pirogue et dormir dans des carbets, ça doit être magnifique. Les îles du Salut, ouf! Paradisiaques. Et des bestioles oui plein, mais en forêt. Des araignées, oh my god, immenses et poilues. C’est ma main dans la photo ci-dessous, j’avais peur qu’elle me saute dessus. Je disais à Luis -Vite, prend-la ta photo! Mon fils riait de moi bien entendu.

Mais le plus beau: les enfants. Y a-t-il plus beau que l’innocence des enfants? Quelle richesse de les écouter (pour ceux qui savent le faire). J’ai appris d’eux. Tellement. Tous, ils ont tous quelque chose de magnifique en eux (même les plus détestables mais qu’on aime quand même). Il est difficile maintenant pour moi de ne plus les voir. C’est comme un petit deuil.

Petite anecdote aux îles du Salut avec un jeune guyanais. On lançait des roches à l’eau. On discutait. Je lui dis -Et maintenant on fait quoi? Il me répond -On vit. (…!) Wow. J’ai marché sur les roches volcaniques qui entourent l’île et j’ai écrit la phrase à l’aide d’un coquillage blanc sur la roche noire. Ensuite je l’ai photographié pour ne pas oublier. C’est la photo au haut de cet article. Merci jeune guyanais. Merci de cette réponse si simple mais si vraie, si belle. C’est une phrase à rendre jaloux les plus grands philosophes de ce monde.

Je dois faire un petit clin d’oeil à mon amie Nadine B (maman accompagnatrice aussi). Nadine, si tu n’avais pas été là, je sais pas comment j’aurais tenu le coup. Nos fou-rires, nos folleries, notre camping dans le salon, ton amitié, notre escapade dans la montagne des singes où je pensais que nous étions perdues. J’imaginais l’armée à notre recherche dans la forêt amazonienne. Mais pire que ça, je nous imaginais une fois secourues par l’armée, les hélicoptères et les pompiers, au loin, un peu flou, la chef de mission – The Terminator qui marche vers nous au ralenti, comme dans les films. Ayuudaaaaaa!!!!. (désolée, y’a une petite inside ici).

La veille du départ, j’ai goûté grâce à des gens sympathiques qui nous ont reçus à manger dans leur demeure (M. et Mme Tibère) au bouillon d’awara. L’awara est un fruit de la Guyane qui est minutieusement cuisiné et et dont le plat mijote sur le feu pendant trois jours. C’est un genre de pot au feu. Mme Tibère me racontait que certains vont arrêter la cuisson pendant la nuit et la repartir au matin. Mais pas elle. C’est son fils qui veille toute la nuit. Le feu s’éteint au bout de 3 jours, pas avant. C’est à ce bouillon que j’ai goûté. Absolument délicieux. Un dicton guyanais dit “Quand on a mangé le bouillon d’awara, c’est qu’on va revenir en Guyane”. Ben voilà.

Ciaobiz
c.