Chantal

Recap on French Guyana

In Guadeloupe 971 on June 7, 2012 at 3:17 pm

Je vous fait un dernier recap sur la Guyane. Suis désolée, j’ai l’impression de casser les oreilles de tout l’monde ici mais bon ce que j’ai vécu était hors de toutes mes attentes. Comment vous expliquer. Je suis partie en tant que mère accompagnatrice pour un projet de correspondance entre deux classes de CM1 (équivalent 5e primaire au QC), entre la Guyane et la Guadeloupe.

Je suis partie, moi la québécoise qui vit en Guadeloupe, avec une équipe que je ne connaissais pas, des gens de culture différente, de moeurs et de valeurs que nous ne partageons pas toujours (mais parfois, si), dans un pays que je ne connaissais pas (correction: ce n’est pas un pays, c’est un département français, mais honnêtement, on sent pas trop la France dans la forêt amazonienne), et j’ai su quatre jours avant le départ que nous étions neuf à partager un appartement comprenant 2 chambres à coucher, une douche, un wc. Hellllp! I didn’t sign for this!!! Je n’entrerai pas dans les détails de notre vie en communauté dans un espace de 800pc, non je ne veux même pas me rendre là et honnêtement, ce n’était même pas ça le plus difficile. Non le plus difficile est de voir qu’il y a toute sorte de gens sur cette planète, à qui d’entrée on fait confiance, mais qu’une fois le dos tournée, ….Bang! You’re hit right where it hurts. And it hurts. Vous comprendrez qu’il y a eu une certaines crises.

Mais j’ai géré. Huit jours de gestion intense. Pour les enfants. Pour moi.

Résultat: un voyage étonnant. J’ai découvert une Guyane absolument magnifique avec des gens accueillants (d’ailleurs bravo à l’équipe de l’école élémentaire Saba de Kourou, vous êtes supers!), des ethnies (les saramacas, bushinengués, les amérindiens,…. tous habitants venant du Suriname et des rives du fleuve) dont j’admire leur fusion avec la nature. Une végétation verte et dense à couper le souffle. Un fleuve maron et vert mais non moins beau. D’ailleurs j’aimerais bien y retourner pour faire Le Maroni (le fleuve) en pirogue et dormir dans des carbets, ça doit être magnifique. Les îles du Salut, ouf! Paradisiaques. Et des bestioles oui plein, mais en forêt. Des araignées, oh my god, immenses et poilues. C’est ma main dans la photo ci-dessous, j’avais peur qu’elle me saute dessus. Je disais à Luis -Vite, prend-la ta photo! Mon fils riait de moi bien entendu.

Mais le plus beau: les enfants. Y a-t-il plus beau que l’innocence des enfants? Quelle richesse de les écouter (pour ceux qui savent le faire). J’ai appris d’eux. Tellement. Tous, ils ont tous quelque chose de magnifique en eux (même les plus détestables mais qu’on aime quand même). Il est difficile maintenant pour moi de ne plus les voir. C’est comme un petit deuil.

Petite anecdote aux îles du Salut avec un jeune guyanais. On lançait des roches à l’eau. On discutait. Je lui dis -Et maintenant on fait quoi? Il me répond -On vit. (…!) Wow. J’ai marché sur les roches volcaniques qui entourent l’île et j’ai écrit la phrase à l’aide d’un coquillage blanc sur la roche noire. Ensuite je l’ai photographié pour ne pas oublier. C’est la photo au haut de cet article. Merci jeune guyanais. Merci de cette réponse si simple mais si vraie, si belle. C’est une phrase à rendre jaloux les plus grands philosophes de ce monde.

Je dois faire un petit clin d’oeil à mon amie Nadine B (maman accompagnatrice aussi). Nadine, si tu n’avais pas été là, je sais pas comment j’aurais tenu le coup. Nos fou-rires, nos folleries, notre camping dans le salon, ton amitié, notre escapade dans la montagne des singes où je pensais que nous étions perdues. J’imaginais l’armée à notre recherche dans la forêt amazonienne. Mais pire que ça, je nous imaginais une fois secourues par l’armée, les hélicoptères et les pompiers, au loin, un peu flou, la chef de mission – The Terminator qui marche vers nous au ralenti, comme dans les films. Ayuudaaaaaa!!!!. (désolée, y’a une petite inside ici).

La veille du départ, j’ai goûté grâce à des gens sympathiques qui nous ont reçus à manger dans leur demeure (M. et Mme Tibère) au bouillon d’awara. L’awara est un fruit de la Guyane qui est minutieusement cuisiné et et dont le plat mijote sur le feu pendant trois jours. C’est un genre de pot au feu. Mme Tibère me racontait que certains vont arrêter la cuisson pendant la nuit et la repartir au matin. Mais pas elle. C’est son fils qui veille toute la nuit. Le feu s’éteint au bout de 3 jours, pas avant. C’est à ce bouillon que j’ai goûté. Absolument délicieux. Un dicton guyanais dit “Quand on a mangé le bouillon d’awara, c’est qu’on va revenir en Guyane”. Ben voilà.

Ciaobiz
c.

  1. Merci Chantal de partager avec nous tes voyages les plus fous mais tellement intéressant….Tu es ma distraction au bureau lorsque j’ai besoin d’un break!!! je te lis et re-lis!!!

    Martinexx

  2. Et bien la belle Chantal, c’est un plaisir de lire tes péripéties et c’est avec joie que je partage tes aléas!
    Bisous et surtout ne change pas … xx

  3. J,adore te lire Chantal, merci pour ta grande générosité et tes partages

    Katrine xx

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